A.L.I Côte d'Azur

Association Lacanienne Internationale

Cette école régionale de l’ALI poursuit les buts et les engagements qui ont été frayés depuis sa création en 1982 par Charles Melman.

Fondateurs

  • Christine Dura Tea,
  • les groupes d’enseignement

ALI CÔTE D’AZUR a pour but de promouvoir

ALI CÔTE D’AZUR a pour but de promouvoir la transmission de la psychanalyse tel que Freud, Lacan, Charles Melman et d’autres de nos collègues nous les ont transmis.

La transmission

Qu’est-ce que d’enseigner quand il s’agit justement de ce qu’il s’agit d’enseigner, de l’enseigner non seulement à qui ne sait pas, mais — il faut admettre que jusqu’à un certain point nous sommes tous ici logés à la même enseigne — à qui, étant donné ce dont il s’agit, à qui ne peut pas savoir. 

Observez bien où porte, si je puis dire, le porte-à-faux. Un enseignement analytique s’il n’y avait pas ce porte-à-faux, ce séminaire lui-même pourrait se concevoir dans la ligne, dans le prolongement de ce qui se passe par exemple dans un contrôle. Contrôle où c’est ce que vous savez, ce que vous sauriez, qui serait apporté, et où je n’interviendrais que pour donner l’ana- 

logue de ce qui est l’interprétation, à savoir cette addition moyennant quoi 

quelque chose apparaît qui donne le sens à ce que vous croyez savoir, qui 

fait apparaître en un éclair ce qu’il est possible de saisir au-delà des limites 

du savoir. C’est tout de même dans la mesure où un savoir est dans ce travail d’élaboration communautaire plus que collective de l’analyse où ce savoir est 

constitué et parmi ceux xl qui ont son expérience, les analystes, qu’un travail de rassemblement est concevable, qui justifie la place que peut prendre un enseignement comme celui qui est fait ici. C’est parce que si vous voulez, il y a déjà, sécrétée par l’expérience analytique, toute une littérature qui s’appelle analytique, que je suis forcé – souvent bien contre mon gré –

de lui faire ici autant de part; c’est elle qui nécessite que je fasse quelque chose qui doit aller au-delà de ce rassemblement, et justement dans le sens de nous rapprocher, à travers ce rassemblement de la théorie analytique, de ce qui constitue sa source, à savoir l’expérience. 

Ici se présente une ambiguïté qui tient non seulement à ce qu’ici se mélangent à nous quelques non-analystes. Il n’y a pas à ça grand inconvénient puisqu’aussi bien même les analystes arrivent ici avec des positions, des postures, des attentes qui ne sont pas forcément analytiques, et déjà très suffisamment conditionnés par le fait que dans la théorie analytique s’introduisent des références de toute espèce, et beaucoup plus qu’il n’apparaît au premier abord et qu’on peut qualifier d’extra-analytiques, de psychologisantes par exemple. Par le seul fait donc que j’aie affaire à cette matière, matière de mon audience, matière de mon objet d’enseignement, je serai amené à me référer à cette expérience commune qui est celle grâce à quoi s’établit toute communication enseignante, à savoir à ne pas pouvoir rester dans la pure position que j’ai appelée tout à l’heure interprétante, mais de passer à une position communicante plus large : m’engager sur le terrain du «faire comprendre», faire appel en vous à une expérience qui va bien au- delà de la stricte expérience analytique.

Lacan, Séminaire L’Angoisse

Le Transfert

Qu’est-ce donc enfin que ce transfert dont Freud dit quelque part que son travail se poursuit invisible derrière le progrès du traitement et dont au reste les effets échappent à la démonstration ? Ne peut-on ici le considérer comme une entité toute relative au contre-transfert défini comme la somme des préjugés, des passions, des embarras, voire de l’insuffisante information de l’analyste à tel moment du procès dialectique ? Freud lui-même ne nous dit-il pas que Dora eût pu transférer sur lui le personnage paternel, s’il eût été assez sot pour croire à la version des choses à lui présentée par le père ? Autrement dit le transfert n’est rien de réel dans le sujet, sinon l’apparition dans un moment de stagnation de la dialectique analytique, des modes permanents selon lesquels il constitue ses objets. Qu’est-ce alors qu’interpréter le transfert ?Rien d’autre que de remplir par un leurre le vide de ce point mort. Mais ce leurre est utile, car même trompeur il relance le procès. […]

 

Ainsi le transfert ne ressortit à aucune propriété mystérieuse de l’affectivité, et mêmequand il se trahit sous un aspect d’émoi, celui-ci ne prend sons sens qu’en fonction du moment dialectique où il se produit. Mais ce moment est peu significatif puisqu’il traduit communément une erreur de l’analyste, fût-ce celle de trop vouloir le bien du patient, dont Freud lui-même bien des fois a dénoncé le danger. Ainsi la neutralité analytique prend sons sens authentique de la position du pur dialecticien qui, sachant que tout ce qui est réel est rationnel (et inversement), sait que tout ce qui existe, et jusqu’au mal contre lequel il lutte, est et restera toujours équivalent au niveau de sa particularité, et qu’il n’y a de progrès pour le sujet que par l’intégration où il parvient de sa position dans l’universel : techniquement par la projection de son passé dans un discours en devenir. […] Nous croyons pourtant que le transfert a toujours le même sens d’indiquer les moments d’errance et aussi d’orientation de l’analyste, la même valeur pour nous rappeler à l’ordre de notre rôle : un non-agir positif en vue de l’orthodramatisation de la subjectivité du patient.

Lacan, Intervention sur le transfert.

les cartels

Ceux qui viendront dans cette Ecole s’engageront à remplir une tâche soumise à un contrôle interne et externe. Ils sont assurés en échange que rien ne sera épargné pour que tout ce qu’ils feront de valable, ait le retentissement qu’il mérite, et à la place qui conviendra. Pour l’exécution du travail, nous adopterons le principe d’une élaboration soutenue dans un petit groupe. Chacun d’eux (nous avons un nom pour désigner ces groupes) se composera de trois personnes au moins, de cinq au plus, quatre est la juste mesure. Plus une chargée de la sélection, de la discussion et de l’issue à réserver au travail de chacun. Après un certain temps de fonctionnement, les éléments d’un groupe se verront proposer de permuter dans un autre. La charge de direction ne constituera pas une chefferie dont le service rendu se capitaliserait pour l’accès à un grade supérieur, et nul n’aura à se tenir pour rétrogradé de rentrer dans le rang d’un travail de base. Pour la raison que toute entreprise personnelle remettra son auteur dans les conditions de critique et de contrôle où tout travail à poursuivre sera soumis dans l’Ecole. Ceci n’implique nullement une hiérarchie la tête en bas, mais une organisation circulaire dont le fonctionnement, facile à programmer, s’affermir à l’expérience.

Lacan, Acte de Fondation de l’Ecole freudienne de Paris, le 21 juin 1964

Cette association s’inscrit dans le fil du travail d’enseignement régional réalisé autour de la clinique psychanalytique contemporaine, qu’elle concerne le sujet individuel ou le sujet du collectif, en lien avec l’EPhEP (Ecole Pratique des hautes Etudes en Psychopathologies), l’EPEP (Ecole de Psychanalyse de l’Enfant et l’Adolescent), le département du travail social, la préparation du séminaire d’été et d’hiver, et nos autres collègues des écoles régionales de l’ALI (Var, Provence, Manosque, Aix, …)

Nous invitons toute personne concernée par la transmission de la psychanalyse à se joindre à nous pour participer à nos travaux, ou pour proposer la mise en place de cartels, de groupes de travail.

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